
Pour la grande majorité des élèves, c’est une première expérience. Quelques maladresses, bien sûr, mais aussi de belles surprises lorsqu’ils découvrent, grâce au travail et à l’implication de Bahri Rahali, des facettes insoupçonnées de leur personnalité.
Crise de la quarantaine, de la cinquantaine ou plus (ou moins d’ailleurs), un talent naissant en quête d’un coach, une volonté d’améliorer sa confiance en soi ou simplement l’envie de s’amuser pour mieux affronter la vie… Les motivations ne manquent pas pour s’inscrire à un cours de théâtre.
Il y a un mois, une vingtaine d’adultes issus d’horizons aussi divers que les mathématiques, les médias, la banque, la médecine ou, plus simplement, des femmes au foyer, ont osé franchir le pas sous la bienveillance de Bahri Rahali. Acteur de renom, passionné jusqu’à la folie par son art, il les accueille à l’Espace Sur Scène, un lieu culturel fondé par une autre actrice talentueuse, Hela Ayed.
Pour la grande majorité des élèves, c’est une première expérience. Quelques maladresses, bien sûr, mais aussi de belles surprises lorsqu’ils découvrent, grâce au travail et à l’implication de Bahri Rahali, des facettes insoupçonnées de leur personnalité ou des talents qu’ils ne soupçonnaient pas.
D’un pas assuré, ils marchent dans des directions opposées, se croisent sans se heurter, le corps droit, l’air déterminé. Il s’agit d’un petit exercice qui sert à la fois d’échauffement et d’apprentissage à dominer les planches. « Cet atelier s’inscrit dans une dynamique de création théâtrale », explique Bahri Rahali à ses élèves, insistant sur l’importance de jouer avec justesse, de développer des automatismes sans altérer la spontanéité. L’un des secrets, confie-t-il à ses apprenants, c’est surtout la complicité entre les acteurs pour éviter les gestes mécaniques et les tirades métalliques.
« Une pièce de théâtre devrait être écrite, décorée, costumée, accompagnée de musique, jouée, dansée par un seul homme. Cet athlète complet n’existe pas. Il importe donc de remplacer l’individu par ce qui ressemble le plus à un individu : un groupe amical », disait d’ailleurs Jean Cocteau.
Déjà, certains ont commencé à écrire leurs propres textes et à les interpréter, chacun à sa manière. Ils crient, chantent, murmurent… Ils suscitent l’émotion, l’émotion des commencements. « Imagine un instant que la mer abrite un monde intérieur, rempli d’histoires infinies. Chaque moment, quelque part sur Terre, une personne s’assied face à l’océan et raconte son récit. Peut-être des milliards d’histoires s’entrelacent, y compris celles des âmes d’il y a deux mille ans », écrit ainsi la jeune Yasmine en guise de prélude à un authentique monologue assez intime. Pleins de rage, de révolte pudique, ou au contraire de sérénité déroutante, les monologues demandés par Bahri Rahali à ses élèves vont carrément dans tous les sens, mais convergent vers une création théâtrale.
« L’écriture est une itération, le texte n’est jamais vraiment terminé », insiste Bahri Rahali.